Un maître de la bande dessinée
On ne présente plus le célèbre dessinateur de bandes dessinées Enki Bilal…
Profondément influencé par son enfance en Yougoslavie, il publie à 21 ans sa première histoire dans le journal Pilote.
Sa rencontre avec le scénariste Pierre Christin donnera lieu à une longue collaboration et à une série d’albums fantastiques ou plus politiques.
Il édite en parallèle une œuvre plus personnelle (scénario et dessin de Bilal) comme la Trilogie Nikopol ou la Tétralogie du monstre.
Bilal et le 7e art
Il ne néglige pas pour les autres arts, puisqu’il dessine les décors et les costumes de plusieurs opéras (Roméo et Juliette, O.P.A. Mia…) et s’essaye au cinéma (affiches de film, décors de La vie est un roman d’Alain Resnais, recherches graphiques pour Le Nom de la Rose de J.-J. Annaud, un premier film en 1989, Bunker Palace Hotel où l’on retrouve son univers très graphique, suivi de Tykho Moon en 1996 et d’Immortel (ad vitam), l’adaptation de la BD La Foire aux Immortels, sorti en 2004.
Bilal expose…
En 2013 c’est la consécration avec l’exposition du Louvre qui lui est consacrée, Les fantômes du Louvre.
Parmi les 400 œuvres célèbres qu’il a photographié, il en a choisi 22 qu’il a fait imprimer sur toile avant de peindre par dessus, à l’acrylique et au pastel, des fantômes. Esprits évanescents dont il relate aussi la vie, ils errent à côté des tableaux qui les ont bouleversés (textes et dessins à retrouver dans le bel ouvrage coédité par le Musée du Louvre).
Et c’est ensuite le Musée des Arts et Métiers (« ce musée des inventions et des folies humaines » dixit Bilal lui-même) qui met en scène une rétrospective de son œuvre – une centaine de planches originales, de dessins et de toiles – ainsi qu’une sélection d’objets issus de ses collections choisis par le dessinateur en fonction de leur résonance avec son univers si particulier.
L’exposition Mécanhumanimal reprend un sujet cher à Bilal, l‘hybridation (déjà approché dans l’album Animal’z, paru en 2009). Elle s’organise autour de plusieurs thématiques : l’humain, la machine, les conflits, l’animal… réparties dans 5 salles pour « une balade dans l’étrange, qui veut interroger sur le rapport ambigu que l’humanité entretient aujourd’hui avec ses créations » (Libération). Vous avez jusqu’à février 2014 pour en profiter !
Pour ceux qui ne pourront pas se déplacer, un album prolongeant l’exposition est publié en parallèle par Casterman.
Hybride et blog participatif
Les sphinx et autres créatures fabuleuses vous ont toujours fait rêver ?
Vous êtes un fan de Robocop et vous adorez les histoires de cyborg ?
Le Docteur Frankenstein est votre modèle et vos parents vous ont interdit de tenter des « expériences » sur votre petite sœur ?
Ce blog participatif est fait pour vous : créez vous aussi votre hybride et mettez-le en ligne, dans la galerie Mécanhumanimaux visible sur Tumblr.
Il ne vous reste plus ensuite qu’à imprimer votre œuvre sur toile comme le maître, l’encadrer ou en faire une belle BD cartonnée !
Pour en savoir plus, l’article de Jean-Christophe Féraud (Libération) Aux Arts et Métiers, Bilal lâche l’hybride.